Année 2009-2019 : 9 mars 2010


L'Etna, le plus grand volcan actif d'Europe

par Marcel DELABARRE

Cette conférence sur l’Etna a captivé les acorfiens de bout en bout. Déjà entraîné par l’exposé qu’il nous fit sur le Vésuve en mai 2005, Marcel Delabarre nous a raconté l’Etna avec beaucoup de verve, et sans négliger de nous instruire.

Pour commencer, faisant appel à la littérature grecque ou latine, il nous lit une extraordinaire évocation de l’Etna écrite par Virgile, puis il cite Pindare. La littérature italienne n’est pas oubliée puisqu’il évoquera plus tard Leopardi parmi les genêts de l’Etna.

Sur le plan géographique il nous décrit l’Etna avec le maximum de précision : situation dans l’île de Sicile, villes voisines Catane (à 22 kilomètres environ) et Taormina, altitude élevée (3 350 mètres actuellement, toujours variable), vaste étendue (il cite par comparaison toutes les villes du Loiret qui seraient couvertes par une surface équivalente), et surtout description des différents cratères, présentés un à un avec leurs noms et leurs caractéristiques, et qui au fur et à mesure qu’avance l’exposé se font - comme la Valle del Bove - étonnamment familiers. Tous ces cratères ont évolué dans le temps car, contrairement au Vésuve, l’Etna est un volcan constamment en activité.

Description aussi des paysages, qui varient selon l’altitude, cultures fertiles, (vigne, orangers, amandiers) jusque 800/1000 mètres, puis forêts, aridité, enfin neige et névés.

Suit l’histoire de l’Etna, par une vivante description des éruptions du passé. Parmi d’autres images qui illustrent ces descriptions, celle de la patronne de Catane, Sainte Agathe, invoquée en défense de la ville contre le volcan. Autre histoire, celle de l’éruption de lave de 1669, qui alla jusque Catane, épargnant une partie de la ville grâce à ses murailles, mais s’écoulant jusqu’à la mer en créant de nouveaux rivages.

En même temps nous apprenons tout sur les rejets du volcans, expliqués et décrits fidèlement : cendres et scories, bombes jetées dans l’espace, laves de toutes sortes, le tout appuyé par d’étonnantes images.

Mais c’est la petite histoire qui nous impressionne le plus, comme le récit d’éruptions récentes bien documentées. Ainsi celle de 1986, dont nous suivons pas à pas le déroulement, fidèlement restitué, mais avec une progression oratoire qui nous tient en haleine jusqu’à son arrêt, brutal. Puis celle de 1991 - 473 jours - où l’on suit toutes les tentatives, toutes les mesures prises pour endiguer — sans succès — la coulée de lave et protéger les villages, d’abord sur son chemin, puis à sa source. La forte impression laissée par ces narrations est soutenue — s’il en était besoin — par la courte projection filmée de laves aux magnifiques couleurs, dont la descente, au bruit de grondements terrifiants, nous semble irrésistible.

À ces scènes saisissantes, succèdent des commentaires scientifiques qui loin d’être rebutants, nous paraissent limpides. Nous suivons avec intérêt la description des trois types d’éruption, et nous apprécions l’explication imagée de l’origine des volcans par le glissement des plaques tectoniques.

Peut-être avons-nous brûlé les étapes en nous croyant devenus savants ? Ou bien est-ce pour nous reposer que le conférencier nous transporte alors vers la mythologie grecque ? Car elle fournit, elle aussi son explication - que l’on aimerait bien pouvoir accepter - sur l’origine des volcans. Il s’agirait de la lutte fantastique des dieux et des géants, et des rugissements sous terre de ces derniers, une fois vaincus. Parmi les illustrations retenues, celle des géants cyclopes, forgerons de l’Olympe, avec l’œil sur le front, nous restera elle aussi imprimée dans la mémoire.

Terminant la présentation de l’Etna sur la note agréable du tourisme, le conférencier rappelle combien cette merveille de la nature sait attirer les visiteurs, touristes et randonneurs (on y a même pratiqué les sports d’hiver, mais le remonte-pente a été emporté par la lave en 2003). Dernier rappel historique, celui de célèbres visiteurs du passé, tels Empédocle au cinquième siècle avant J.-C., l’empereur Hadrien, et le premier vulcanologue de l’Etna que fut William Hamilton.

Les questions qui suivirent prouvèrent abondamment le grand intérêt pour l’Etna et les volcans que la conférence avait éveillé. Elles s’étendirent à des demandes concernant d’autres volcans ou éruptions célèbres dans le monde, auxquelles Marcel Delabarre répondit en apportant des explications détaillées, et la séance se termina par les applaudissement répétés des acorfiens.

©ACORFI