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22 novembre 2005

 

Sardaigne - "Sabauda" - appellation sarde de la Savoie

par une équipe de l'ACORFI

 

 

Après la domination espagnole, qui prend fin en 1708, la Sardaigne passe provisoirement à l’Empire d’Autriche-Hongrie. Mais en 1720 les traités la remettent définitivement à la dynastie piémontaise des Sabauda ou Savoie, et Victor Amédée II, d’abord détenteur de la couronne de Sicile, la voit commutée en couronne de Sardaigne.

Une équipe de l’Acorfi a réalisé un film qui nous présente l’histoire tourmentée de la Sardaigne sous la dynastie Sabauda, de cette période à l‘Empire de Napoléon. Dans ce film à la fois beau et instructif, les beaux paysages de Sardaigne alternent avec les relations historiques, les batailles, et les scènes montrant la misère du peuple sarde.

Victor-Amédée II nomme un Vice-Roi, le Baron de Saint-Rémy, mais ni l’un ni l’autre ne s’engagent durablement dans la gestion de l’île.

A Victor Amédée II, qui doit abdiquer en 1730, succède Charles Emmanuel III, qui régnera jusqu’en 1773. Comme son père il doit faire face au conservatisme des féodaux, soutenus par l’Autriche, et qui s’appuient aussi peu à peu sur le banditisme.

Charles-Emmanuel III veut à la fois réformer la Sardaigne et l’italianiser. Il nomme en 1759 comme Délégué le Comte Lorenzo Bogino, qui exerce une influence bienfaisante. Avec lui les barons féodaux perdent de leur influence, l’italien devient langue officielle, et l’économie connaît ses premières réformes. De nouveaux centres de population sont créés pour redonner vie à la Sardaigne dépeuplée.

Mais à l’extérieur le bassin méditerranéen n’est pas sûr. Sans l’île de San Pietro au Sud-Ouest de la Sardaigne, la petite ville de Carloforte créée pour accueillir des émigrés ligures, subit l’assaut des Sarrasins, et c’est un Conseil Piémontais qui doit payer au Bey de Tunis la rançon pour la libération des otages.

Les réformes commencent à produire leurs effets, des coopératives sont créées, une nouvelle bourgeoisie apparaît, et en 1770 on peut enfin dire que la Sardaigne mange à sa faim : Toutefois en 1773 le nouveau roi, Victor Amédée III, renvoie Bogino, suspend le train de réformes, et la Sardaigne entre en agitation.

Survient la Révolution Française qui entraîne des répercussions en Sardaigne. Pour la défendre Victor Amédée III fait armer la Maddalena et Capo d’Orso, Mais c’est au Sud qu’arrivent les Français. Un contingent de sans -culottes débarque près de Cagliari. Durant la nuit, une fusillade éclate venue d’on ne sait où. Dans la c confusion les sans-culottes jugent plus prudent de rembarquer.

Par la suite, un projet d’envahir L’île de la Maddalena à partir de la Corse, auquel participait Bonaparte, avorta par suite d’une révolte interne des troupes françaises.

Encouragés par ces victoires, les sardes firent à leur souverain une demande en cinq points, les fameux “Cinque Punti”, présentés par Girolamo Pizzolo, et qui en fait tendaient à accroître le pouvoir des féodaux. Pizzolo trouva un adversaire acharné en la personne de Giuanni Maria Angioy.

Angioy, aux idées indépendantistes et jacobines, constitue le gouvernement de l’Andernos. Il se trouve rapidement à la tête d’une petite armée qui remporte d’abord des succès. Il est finalement battu à Oristano par les loyalistes piémontais et doit s’exiler en France.
Aidé par Talleyrand il demande l’assistance de Napoléon qui, trop occupé ailleurs, ne le soutient pas. Il mourra à Paris en 1808, et avec lui devaient disparaître les espoirs d’indépendance de la Sardaigne.

En conflit avec Napoléon, Victor Amédée III laisse intervenir les Anglais en Sardaigne. Ils font de la Maddalena leur place forte, et bientôt domineront toute la Mer Méditerranée.

Cette indépendance manquée est bien illustrée par le chant de fin, triste et abattu, que l’on appelle quelquefois la Marseillaise sarde.

©ACORFI