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11 mars 2014

 

 

 

Musiciens et peintres européens du XIXe siècle, inspirés par l'Italie

par Jacques DARCHEZ

JDarchezNotre conférencier de ce soir, Jacques Darchez, ne craint pas d’aborder les thèmes aux nombreux personnages, comme celui des castrats, sa conférence précédente, enrichie en outre d’extraits musicaux. Il en fut de même avec celle-ci, au domaine plus vaste encore. Il alterna la présentation de tableaux et l’écoute de passages musicaux, décrivant chaque fois leurs auteurs et leurs rapports avec l’Italie. Le résultat : une soirée réussie, très divertissante et variée, fournie en anecdotes, en même temps fort instructive , et très appréciée des acorfiens nombreux dans la salle.

D’abord, une approche du sujet sous un angle inattendu permit de comprendre comment le “Grand Tour” était conditionné par les progrès en moyens de transport, ou par la praticabilité des cols des Alpes, une observation rarement effectuée.

Bien entendu le conférencier indiqua les rapports de l’art et de la composition musicale qu’il nous présentait avec leur environnement historique, ou bien avec les mouvements culturels de l’époque. Il le fit sans trop insister, préférant, dans un style familier de conversation avec l’auditoire, lui faire partager ce qu’il ressentait à la vue des tableaux choisis, ou à l’écoute de la musique sélectionnée, et ce partage fut très bien reçu de tous.

On a aimé tout autant la malice et l’humour dont il savait accompagner ses relations sur les personnages évoqués, et aussi sa mention de détails intéressants, tels que le musée qui les abrite maintenant. On nous explique par exemple pourquoi les peintres français ont souvent à l’Italie préféré la Provence, que l’on traversait pour ainsi dire sur le chemin de l’Italie.

Au chapitre des anecdotes on apprend entre autres combien fut éprouvé le pape Pie VII lors du passage hivernal du col du Mont Cenis tandis qu’il se rendait à Paris afin d’y sacrer Napoléon, ou bien qu’ au centre de la vasque de la Villa Medicis peinte par Corot, se trouve le boulet que Christine de Suède fit tirer à partir du Château Saint-Ange.

La découverte, au moins pour certains d’entre nous, que l’on fit au cours de la conférence de peintres peu connus, français, anglais ou allemands, nous enchanta, agrémentée chaque fois d’une brève description du personnage et de son style.

On apprécia aussi beaucoup les précisions apportées sur les lieux peints par les artistes : pont de Narni (Corot), les filles d’Alvito (Ernest Hébert), souvenir de Picinisco (Alfred de Curzon), ou bien le nom des personnages du fameux tableau de « Liszt au piano ».

Tout l’humour du conférencier ne l’empêche de marquer sa sympathie quand le peintre - nous sommes au 19° siècle - s’attache à décrire la pauvreté du peuple dans certaines régions de l’Italie, ou la dureté de leurs taches (les pêcheurs de Corot ou de Léopold Robert).

On ne peut pas bien sûr mentionner tous les tableaux, dont chacun était sélectionné avec soin, et qui tous étaient dignes d’intérêt, qu’il en soit de l’art de la perspective qui y était montré, ou des comparaisons qu’ils offraient entre eux, ou de leur rappel de l’Italie par l’évocation de la Divine Comédie de Dante.

Mais ce sont surtout les extraits musicaux qui enthousiasmèrent l’assistance. Notre conférencier est un mélomane, on le voit bien, et l’on applaudit à la valeur de ses choix, si parfaitement évocateurs de l’Italie. On apprécie aussi ses explications sur la difficulté que rencontrent les interprètes pour jouer certains morceaux, ou les péripéties qui conduisirent à la création de certaines des œuvres choisies. Il est inutile de les mentionner toutes puisqu’elles se trouvent dans l’enregistrement de la conférence, mais il nous faut dire qu’à tout le monde les extraits parurent trop courts. C’était bien sûr nécessaire et cela nous encourage à écouter les œuvres en entier.

Au risque d’horrifier les mélomanes, disons combien nous avons aimé pour son originalité le petit film présentant la Chanson Napolitaine de Tchaïkovski, interprétée à sa façon par une fanfare sur une place de Naples. C’était tout-à-fait inattendu, et vraiment très réjouissant.

Le conférencier nous a promis une suite avec le 20° siècle, c’est sur cette promesse qu’à la fin les acorfiens l’applaudissent chaleureusement, en souhaitant que cette suite intervienne bientôt.

 
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