23 novembre 2010

Les volcans italiens, mythe et réalité

par Claude ALSAC

13. La prévision du risque volcanique

 

1841 – Le premier observatoire volcanologique du monde est inauguré au Vésuve.

Désormais, le suivi des phénomènes précédant les éruptions (séismicité, variation dans l’abondance et la composition des fumerolles,…) sont pris en compte pour évaluer le risque volcanique.

Pour le Vésuve, il est communément admis que plus la durée d’accalmie  entre deux éruptions est longue, plus la seconde est forte. La dernière remonte à 1944  (26 morts et 12 000 sans-abri), soit plus de 60 ans. Il  est totalement impossible d’avancer une date quelconque pour la prochaine éruption. Par contre, de nombreux volcanologues insistent sur le fait qu’elle pourrait être très explosive avec l’émission de grandes quantités de projections, notamment sous forme de nuées ardentes.

Le plan d’évacuation prévoit :

La zone rouge, peuplée de 600 000 habitants, est exposée au  risque de nuées ardentes du type de celles ayant détruit Pompéi et Herculanum. Elle devra  être totalement évacuée en 3 jours. Les 18 communes qui la constituent sont toutes jumelées avec d’autres communes italiennes susceptibles d’accueillir les réfugiés.

La zone jaune compte 1 100 000 habitants. Les retombées pourraient y atteindre 300 kg par mètre carré et donc  entraîner des problèmes respiratoires pour les habitants et provoquer des risques d’effondrement de toitures. Toute la zone ne sera pas touchée : en 1631 c’est environ 10% de la zone qui a été concernée. Les secteurs à évacuer seront définis après le début de l’éruption en prenant en compte les données volcanologiques (hauteur du panache de cendres) et météorologiques (direction et force des vents).

Dans la zone bleue (vallée du Nola), vivent 180 000 personnes. Des coulées de boue risquent de se former en cas de fortes pluies, phénomène courant lors des éruptions. De telles coulées dont la température peut atteindre 90° sont particulièrement dévastatrices.

L’ordre d’évacuation de secteurs à forte densité de population, avec les conséquences économiques et humaines, que cela entraîne, est une décision politique difficile à prendre (en 1984 l’évacuation de 40 000 personnes dans les champs Phlégréens suite à de très nombreuse secousses et à une surrection de 1,80m entre 1982  et 1984, s’est avérée « inutile »). Dans la pratique, le délai de 3 jours prévu pour la zone rouge, avec les  moyens logistiques que  cela implique, risque fort d’être dépassé

Les autorités tentent aussi, à titre préventif, de limiter les zones constructibles, mais, mafia aidant, la pression immobilière est forte. Pour inciter les populations à quitter les zones les plus menacées, une prime a été proposée, sans succès, à ceux qui déménageraient

 

 

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