Année 2003-2004 : 16 décembre 2003

En Italie, la couleur grecque,

par Marie Annette Fourneyron

 
 

Les vases apuliens se distinguent par leur formes caractéristiques, leur monumentalité, leur décor polychrome luxuriant occupant tout l’espace et leur usage funéraire essentiel.

  • Ce cratère à volutes apulien (-325/350) est l’œuvre du Peintre de Baltimore. Sur le col un beau décor végétal entoure une tête de femme. Sur la panse, un temple funéraire, le naiskos, motif spécifique du répertoire figuratif apulien, abrite le défunt. Le jeune guerrier, accompagné de son cheval, est peint en blanc — tel une statue et ainsi idéalisé et immortalisé. Tout autour du naiskos qui les sépare du mort, les vivants viennent offrir les cadeaux rituels.
  • Un autre style apulien caractéristique, dit “de Gnathia”, est celui de vases peints en noir et décorés de figures isolées vivement colorées. (Ci-contre, à g., lécythe provenant de Tarente (vers 340 av. J.-C.)
 

 

  Les peintres vasculaires apuliens, privilégiaient la représentation des figures mythologiques telles que le théâtre les a interprétées. Ils avaient aussi le goût de la caricature du mythe présentée par les drames satyriques des grands auteurs, mais aussi par les comédies bouffonnes populaires préludant à l’œuvre de Rhynton, sicilien actif à Tarente (fin du IVe-début du IIIe s. av. J.-C.) et auteur de 38 « hilaro-tragédies ».

Le décor d’un cratère apulien à volutes provenant de Ruvo (- 350/320), illustre la pièce d’Euripide, Iphigénie en Tauride. Iphigénie interroge Oreste, assis sur un banc ; Pylade est à ses côtés. Au registre supérieur, Artémis et son temple où l’on sacrifie les grecs arrivés en Tauride ; la jeune femme à gauche rappelle peut-être l’autre visage d’Artémis, celui de la protectrice des accouchées que chante le chœur de la tragédie.

 

 

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