Année 2002-2003 : 21 janvier 2003

L'histoire du carnaval de Venise,
par Gisèle Karczewski

 

6. Les masques : vêtements et déguisements ?

Ils constituent la parure la plus connue et la plus emblématique du carnaval et de Venise ; dés le XIe siècle ils ont été flamboyants. Ils demandent qu’on s’y intéresse de plus près pour plusieurs raisons :

Si dans l’esprit de tous, masques et carnaval vont de pair il faut à propos de Venise faire quelques mises au point : le fait de porter le masque en dehors de la période du carnaval remonte très haut dans l’histoire de Venise, au XIIIe siècle certainement. Le masque permettait toutes les transgressions contre lesquelles la République a vainement lutté : des hommes déguisés en femmes, les prostituées, les nobles désargentés appelés Barnaboti, pouvaient ainsi faire la mendicité. Venise faisait en dehors du Carnaval l’expérience du désordre ! ! !

Le masque le plus emblématique et le seul à pouvoir être porté en dehors du temps du carnaval c’était la baùta :

On peut revenir à l’étymologie du mot masque : certainement le mot italique maska qui signifie âme du défunt. Cette dimension morbide on la retrouve dans la Baùta dont le masque précisément s’appelle Larva ou Volto c’est à dire masque et fantôme

La Baùta était la maschera nobile, réservé théoriquement à la noblesse au 18ième siècle. Il fut porté par des hommes et des femmes de toutes origines, le doge s’en servait tout comme les Inquisiteurs, les prêtres, les religieuses …. C’était une sorte d’habit d’usage courant porté en fait tout au long de l’année à l’exception des jours de fêtes religieuses solennelles ,pendant les périodes de peste, c’est à dire non seulement pendant le carnaval mais aussi pendant la quinzaine de l’Ascension et grâce à des dérogations plus longtemps, jusqu’à la mi-juin, à partir du 5 Octobre et surtout pendant les plus importantes manifestations officielles ou fêtes extraordinaires organisées par la République où les nobles vénitiens se présentaient masqués du célèbre tabarro et de la Baùta ainsi qu’au théâtre où les femmes devaient être masquées pour plus de dignité.

La commedia dell’arte a fourni aussi beaucoup des figures du carnaval

Le carnaval d’aujourd’hui mêle les masques d’hier et des masques disons, plus personnalisés. Dans ce domaine du carnaval l’évolution est considérable tant au niveau de l’aspect que du sens ou de la signification ou encore de la symbolique, ils sont l’expression de notre époque.

 
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