Année 1999-2000 : 7 décembre 1999

Les mosaïques byzantines
par Marie-Annette FOURNEYRON
et Jacqueline SIGONNEAU

Quelques remarques sur l'art de Byzance.

Les mosaïques byzantines peuvent être contemplées en Italie : à Ravenne, Venise, Torcello et en Sicile.

Lorsqu'il commence, l'Empire Byzantin fait de la religion chrétienne la religion d'état. Il s'agit là d'une profonde mutation de la civilisation dont les conséquences sur l'art seront grandes. Le renouvellement iconographique apporté par la nouvelle religion n'impliquait pas une révolution esthétique, ce que prouvent les premières représentations paléo-chrétiennes. Ces dernières suivent la tradition naturaliste gréco-latine dont on trouve d'ailleurs de nombreux échos dans les premières ceuvres byzantines.

L'idéal de souveraineté universelle d'une culture inspirée par Dieu va donner à l'art byzantin une tonalité originale d'exaltation de la grandeur de Dieu, du Basileus et des Évêques — investis par Lui du pouvoir temporel — et de celle des témoins de la foi (apôtres, saints, martyrs etc.).

Autre trait de l'art byzantin : une spiritualité intense. Il ne s'agit plus de représenter le monde manifesté, mais d'évoquer ce qui le meut et lui donne un sens. Ainsi, montrer la beauté du corps humain n'est plus un but ; les attitudes corporelles, les visages expriment les états de l'âme. Sont exclus les détails drôles, scabreux ou effrayants. Le décor naturel, lorsqu'il est esquissé, n'est pas destiné à charmer, mais à expliciter une scène ; ses éléments, animaux ou végétaux, ont valeur de symboles. Le fond est plus souvent un espace vide sur lequel se détachent des personnages à la noble gestuelle et se déploient de solennelles processions, soulignées par les belles arabesques des plis des vêtements.

La technique de la mosaïque convient à cet art idéaliste, et symbolique. Les mosaïstes en supprimant les volumes, les ombres, la perspective, rendent immatérielles les formes représentées.

Les couleurs des mosaïques, et la couleur d'ensemble du décor mosaïqué dans chaque église, jouent un rôle important ; leur forte charge symbolique est génératrice d'émotions. L'or, par exemple — signifiant la lumière, ou la transmutation de la matière vile en la matière parfaite, ou le sublime du Royaume des cieux, ou encore l'éternité parce qu'il est inaltérable, et tout cela à la fois — est employé à profusion.

L'art aura aussi une fonction didactique. Le programme iconographique et l'architecture des édifices religieux forment un tout savamment élaboré. Dans une église à plan basilical, le fidèle — ou le visiteur — s'avancera vers l'abside pour y découvrir les Théophanies, évocations de l'invisible, après y avoir été préparé dans le narthex, puis les nefs, par les épisodes bibliques, les scènes évangéliques, celles des vies de Saints. Dans les édifices à plan centrai, c'est en levant les yeux vers la coupole principale qu'il terminera son parcours initiatique.

Quant au contraste entre la simplicité extérieure des édifices et leur somptuosité intérieure, il ne manque pas de provoquer un émerveillement lorsqu'on y pénètre et le sentiment d'avoir accès à un autre monde.

Voici quelques sites qui vous permettent d'approfondir cet exposé :

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